Championnats de France 2014: la chronique des accompagnateurs

Marie, Emilie, Camille, Jules, Matthieu, Antoine,  Simon.
Ce sont les dignes représentants du club de Carquefou Echecs au championnat de France de Montbéliard. Ils sont en photos et à l’honneur sur le site. Nous suivons tous avec intérêt leurs résultats.
 
Mais le championnat de France ce sont aussi des accompagnateurs, moins dans la lumière, plus dans l’ombre, mais tout aussi nombreux. Un autre regard, un autre rôle mais une importance capitale au service de nos jeunes joueurs.
 
Le premier des rôles est avant tout un rôle logistique.
S’assurer que les besoins primaires des jeunes joueurs soient satisfaits et, si possible, dans les meilleures conditions. Gîte, couvert, technologies de communication. Un tryptique incontournable qui a nécessité, avant et pendant le championnat, une bonne préparation. Tout doit être prêt. Les grains de sable doivent être éradiqués. Des stocks sous contrôle, des approvisionnements maîtrisés, des temps de trajet calculés. Rien ne peut ni ne doit être laissé au hasard. Les jeunes doivent pouvoir se concentrer sur les seuls échiquiers. Et donc, quand bien même le rôle logistique est plutôt ingrat, il nous faut l’assumer pleinement.
 
Second rôle de l’accompagnateur: supporter envers et contre tout nos jeunes joueurs.
Les noirs appuient sur la pendule, les blancs jouent et les parents s’installent en tribune. Commencent alors une autre partie sur les gradins, tout aussi indécise. Il nous faut guetter des attitudes, des gestes, pour essayer de comprendre ce qui se joue un peu plus bas. Une prise de tête, un grattement intempestif, une main tendue. Il nous faut aussi redoubler d’attention et de vue (pas facile à nos âges !), pour tenter de distinguer et discerner cet étrange bal de pièces qui s’orchestre au loin. Un pion qui s’avance, espérant secrètement une promotion. Une tour qui vacille sous les coups de boutoir d’une reine sans cœur. Un cavalier qui saute, un à un les obstacles, tout en évitant la diagonale du fou. Un roi qui se dérobe pour éviter la chute. On ne voit pas tout, on ne comprend pas tout (même si Dominique maîtrise parfaitement la kalechnikov !) mais on tente d’imaginer, de conjecturer et de parier sur des positions plus ou moins confortables ou prometteuses.
 
Troisième rôle : assurer le réconfort.
Les dés sont joués, les mains sont serrées et nos jeunes joueurs sortent de l’arène. Nous entrons alors en scène. Pour féliciter en cas de gain, pour relativiser en cas de défaite. Une bataille de perdue, la guerre continue. Une bataille de gagnée, les ambitions s’affirment. Nous devons tantôt remettre nos jeunes dans le droit chemin (on n’a pas fait tous ces kilomètres pour se satisfaire de la défaite) tantôt entretenir la motivation (cela va venir, la persévérance est la mère des vertus) tantôt tenir un discours de sagesse (c’est une superbe expérience qui fait progresser deux fois plus vite). Donc on oscille entre deux attitudes et nécessités : penser aux échecs (rester dans le tournoi, analyser ses parties, préparer les suivantes) et penser à autre chose (vivre cette semaine particulière et de l’endroit singulier). Nous enfilons le costume de modérateur, gérant par procuration, comme un joueur d’échecs, le stress, la pendule et les émotions.
 
Bon, n’en doutons pas, on passe néanmoins de bons moments aux côtés de nos jeunes. Et puis on essaie de ne pas s’oublier non plus : lectures, visites locales, dégustations (comté et saucisse de Morteau) et apéro sont aussi au programme. Pour tenir tous nos rôles, il est légitime de pouvoir s’appuyer sur quelques utiles remontants !
 
 
Valérie, Caroline, Estelle, Dominique, Alain et Jean-Baptiste